Fort en Musique

Presse

2024

Pascal CONTET (Escales en Musique) : « L’artiste est ancré dans la société »

26 février 2024 – Qui m’aime me suive !

Auxelles-Haut, territoire de Belfort. Avec Paris c’est l’un des points d’attache de Pascal Contet, accordéoniste de renommée internationale. C’est aussi le camp de base du Festival Fort en Musique. C’est pourtant à Sète – son troisième point d’attache – que je rencontre celui qui est aussi grand improvisateur, compositeur et performer, cette fois avec sa casquette de Directeur de festival. Il faut dire que l’édition 2024 approche à grands pas et que le programme vient d’être annoncé.

Il y a un public qui est là

• Pascal nous sommes exactement au milieu du gué entre l’édition 2023 et l’édition 2024. Avant de nous tourner vers le futur, jetons un petit coup d’œil dans le rétroviseur. Que te reste-t-il de cette 6ème édition, quel est ton meilleur souvenir ?
Il me reste sans aucun doute le public. Sa curiosité d’abord, puisqu’il découvrait des instruments comme l’orgue à bouche ou la dambura afghane, des instruments qui sortent du système classique que l’on connait mais qui sont classiques dans leurs pays. Son nombre ensuite puisque sur ce plan-là ça a été notre meilleure édition.

Pascal Contet et Alex Vizorek l’été dernier

• Un « effet Alex Vizorek » ?
De par sa notoriété, Alex a forcément fait venir des curieux qui se sont demandé ce qu’il faisait dans un festival de musique classique. En tant que Directeur, cela m’a d’ailleurs conforté dans l’idée de ne pas aller chercher ce que l’on voit ailleurs et de continuer dans des chemins buissonniers.

• Quand tu regardes en arrière depuis la création de ce Festival, quelle est ta plus grande fierté ?
Je ne parlerai pas de « fierté » parce que ce serait un sentiment très personnel alors que c’est un travail d’équipe. Mais ma grande satisfaction, c’est qu’on a lancé un festival et qu’au bout de sa 6ème édition il y a un public qui est là et qui fait venir ses amis parce qu’il y a quelque chose qui lui plaît. La vie est un plaisir donc on se dit qu’on ne se trompe pas trop en amenant du plaisir dans une région qui n’est pas la plus favorisée sur le plan économique.

• Je crois que tu tiens beaucoup au côté accessible des concerts.
Oui. Les concerts que l’on propose ne sont pas très chers, ils sont sans rapport avec d’autres concerts que l’on peut voir dans la région. Certains qualifient cette culture d’élitiste mais pour moi elle ne l’est pas, en tout cas pas du côté de l’argent.

• Peux-tu préciser ?
Il faut être curieux, se creuser parfois un peu les méninges pour savoir pourquoi on aime ou pourquoi on n’aime pas. A partir de là, c’est quelque chose de réussi. Moi je ne viens pas d’une famille qui m’a fait découvrir la musique ou l’art contemporains. C’est à force d’être confronté à des choses que je ne comprenais pas que je me suis dit que je ratais quelque chose en n’essayant pas de comprendre. Ça m’a aiguisé l’oreille et l’œil et ça m’a permis d’avancer dans ce que l’on ne comprend pas toujours.

• « Fort en Musique » c’est donc fini ?
C’est fini parce qu’il y a le mot « Fort » et qu’il faut qu’on fasse une distinction avec le Fort de Giromagny qui se met lui aussi à organiser des concerts. Cela crée une confusion dans l’esprit du public alors que n’y organisons plus. C’est pourquoi « Escales en Musique » prend la relève… dans la continuité. On bascule sur cette idée d’escales parce qu’on va toujours d’un village à l’autre entre nos trois villages « historiques » (en espérant peut-être un jour aller aussi ailleurs), parce qu’on conserve ce côté troubadour.

Des rencontres, toujours des rencontres, rien que des rencontres…

• Parlons maintenant du programme 2024. Tout d’abord le retour d’Alex VIZOREK. C’était l’année dernière la première fois que tu faisais venir une personnalité comme lui, c’est-à-dire quelqu’un d’un milieu différent de celui de la musique ou de la lecture qui étaient l’ADN des premières éditions. Visiblement vous en redemandez tous les deux ?
C’est vrai que l’ADN du festival a été la lecture parce j’aime la lecture et que la marraine est Marie-Christine BARRAULT. Au fil des années je me suis rendu compte qu’on avait aussi un vrai public de mélomanes et je me suis dit qu’il était peut-être temps de changer un peu, de revenir à la musique qui est plus mon cheval de bataille. Mais l’ADN du festival, c’est aussi et surtout les rencontres que je fais au cours de mes saisons artistiques.

• Comme Alex VIZOREK, donc.
Il se trouve que je l’ai rencontré il y a deux ans, que ça s’est très bien passé et qu’on est devenus copains. On nous a fait une commande autour du sport pour juillet au Festival de Nancy et j’ai trouvé évident qu’il vienne aussi nous la présenter. J’aime les artistes comme lui qui s’emparent du festival. Il a tout de suite été très à l’aise avec les gens qui étaient là, il est resté les 3 jours l’année dernière. Il fait le lien entre la musique et l’humour, il fait venir des gens qui ne seraient sans doute pas venus ce qui permet de casser ce cloisonnement qui pourrait être très réducteur.

Greg Zlap (à droite) l’année dernière à Avignon avec Pascal Contet et Jacques Weber

• Ensuite Greg Zlap dans un concert que tu annonces blues-rock. Est-ce une nouvelle ligne directrice du Festival ou une belle opportunité ?
Il n’y a pas de ligne directrice. Je suis justement trop souvent confronté à des gens qui me disent qu’il faut être bleu, qu’il faut être rouge, qu’il faut être jaune mais surtout qu’il faut être bleu quand on est rouge ou jaune quand on est bleu. Bref ! Comme je le disais pour Alex Vizorek, je préfère me baser sur mes rencontres avec les artistes. Mais avec des artistes qui sont artistes à 300% parce que Greg par exemple, malgré son incroyable carrière (plus de dix ans avec Johnny Halliday, actuellement en tournée avec Yvan Cassar), il continue avec une grande humilité à travailler son instrument, à être dans la recherche du meilleur de ce qu’il peut faire.

• Halte aux étiquettes si j’ai bien compris.
Depuis que je suis dans la musique on dit toujours « Contet c’est du contemporain » mais je n’en peux plus ! Oui j’ai fait beaucoup de contemporain mais je peux aussi être très rock ou accompagner quelqu’un dans le rythme de sa lecture et ce sera très différent selon que ce sera François Marthouret, Marie-Christine Barrault ou Andréa Ferreol. J’en ai marre des tiroirs dans lesquels on aime nous mettre et je veux décloisonner !

• On arrive ensuite sur des moments plus traditionnels avec le récital du pianiste Hugues Leclere.
Hugues je le connais depuis très longtemps. Je lui ai dit que c’était économiquement très difficile pour nous de louer un piano mais quand il m’a dit qu’il viendrait avec son propre instrument, un pianoforte d’époque, jouer des musiques d’époque écrites pour cet instrument (Beethoven, Mozart, Haydn ou Hélène de Montgeroult), je me suis dit que c’était une superbe chance pour nous. Cerise sur le gâteau, il y aura également une rencontre avec lui pendant laquelle il pourra nous expliquer ce qu’est le pianoforte et nous faire découvrir cet instrument qu’on ne voit que très rarement si ce n’est dans les musées.

• Pour compléter l’affiche, du Schubert.
Dans le concert que nous allons faire avec Julie CHERRIER-Hoffman, Saskia Lethiec et David Louwerse nous allons effectivement jouer 13 lieder de Franz Schubert arrangés par Bernard Cavanna. Notre petit ensemble (accordéon, violon, violoncelle) sera finalement très proche d’un mini-orchestre de chambre, ça devrait être magnifique !

Soyons curieux, ouvrons-nous !

• Les créations sont également très importantes dans la programmation. avec Peux-tu nous dire en quoi le fait de programmer des créations est important pour toi ?
Il y en aura deux, une de Sophie Lacaze et une de Florent Gauthier. Cette année nous poursuivons dans le thème de la rareté mais aussi dans celui de la nature. Les lieder de Schubert avec les poèmes de Gœthe que l’on a évoqué précédemment mais aussi le trio avec piano proposé par Sophie que nous allons arranger pour accordéon : c’est une ode aux aborigènes d’Australie et aux mirages que l’on peut voir dans les déserts. Pour Florent, c’est Horizon éphémère, une œuvre assez rythmique qu’il a composée après le confinement. A son époque, Beethoven était décrié parce qu’il était trop moderne. Eh bien il faut continuer à avoir des compositeurs aujourd’hui trop modernes qui seront les grands classiques de demain.

• Il faut ouvrir les oreilles du public ?
Oui j’aime ouvrir les oreilles au public car l’œil est plus ouvert que l’oreille. Il est plus facile d’aller voir des tableaux contemporains que d’aller écouter de la musique contemporaine. On nous met beaucoup de musique de m*** dans les oreilles, que ce soit dans les ascenseurs, les centres commerciaux ou à la télé. On est énormément sollicités dans le mauvais sens. Oui il faut continuer ce travail d’ouverture.

Rencontres sous l’arbre ici avec Esmatullah Alizada, Alex Vizorek, Pascal Contet et Wu Wei (de gauche à droite)

• Peux-tu également nous dire quelques mots des rencontres sous l’arbre qui sont toujours un moment d’échange et de proximité avec les artistes ?
C’est le moment d’échange maximum que l’on ne peut faire que dans ce type de festival. L’année dernière on est allé jusqu’à 140 personnes. C’est un moment fort qui permet de comprendre pourquoi tel ou tel fait ce métier ou joue de cet instrument. Le côté commercial et bien huilé, le tour-bus qui attend dès la fin de la dernière note, ce n’est pas notre festival. On reste dans l’artisanat de qualité.

• Sept ans c’est l’âge de raison. Petit festival est-il devenu grand ?
Il n’y a pas de « petit » ou de « grand » festival. En tout cas on n’a pas de grands moyens. Si on est grands, c’est dans cette envie d’échanges qu’on évoquait, dans cette envie de dire que l’artiste est ancré dans la société. Je veux savoir qui vient nous voir, qui est notre public. Comment on peut échanger, être d’accord ou ne pas être d’accord.

• Peux-tu déjà te projeter dans trois ans pour la dixième édition ?
Non, impossible. Peut-être qu’il n’y aura plus de festival ? Par définition je ne sais pas les rencontres que je vais faire dans les prochaines années et comme c’est un peu mon ADN comme tu l’auras compris, je ne peux pas me projeter. Ce sera la surprise.

• Quelle est la question que je ne t’ai posée et à laquelle tu aurais aimé répondre ?
Les aides ! En France, on a la chance d’avoir des aides mais depuis deux ans, tout augmente… sauf les aides. Je ne supporte pas que l’on doive faire baisser les salaires des artistes pour compenser alors si je dois en prendre moins pour continuer à les payer dignement, c’est le choix que je ferai.

• Je te laisse le dernier mot Pascal…
J’aimerais bien que le public soit présent, il pourra ainsi voir des artistes d’envergure nationale ou internationale. Il pourra se faire plaisir pour toutes les raisons que nous avons évoquées plus haut et il participera également à prouver à tous qu’il n’y a pas que ce que l’on voit dans Télérama ou Libé qui fait venir les gens, encore plus dans un territoire rural de petite montagne comme notre cher Territoire de Belfort.

On a déjà très envie d’y être et comme à chaque édition de profiter du programme que tu nous as concocté. Rendez-vous donc du 22 au 25 août pour de nouvelles découvertes !

2023

Pascal Contet, l’accordéon hors frontières

14 février 2023 – La Terrasse

À soixante ans, Pascal Contet, figure majeure de l’accordéon contemporain depuis plus de trente ans, n’en est pas à l’heure des bilans. Création de Weber à vif à La Scala en mars, reprise de Fiesta Latina et, cet été, sixième édition de son festival Fort en musique, cette année 2023 illustre plus que jamais une soif d’expériences artistiques « hors frontières ». Entretien avec un musicien caméléon qui se nourrit de rencontres.

Comment est né le trio Weber à vif ?

Pascal Contet : Il a été créé à partir d’une proposition de Jacques Weber : improviser, avec Greg Zlap à l’harmonica, sur un florilège littéraire allant de Hugo à Maïakovski et Artaud. Je n’ai jamais eu de plan de carrière : mes projets sont le fruit de rencontres, avec la danse, l’art numérique, et ici le théâtre. J’avais déjà l’expérience du duo aux côtés de partenaires au long cours comme Marie-Christine Barrault, Andréa Ferréol, ou François Marthouret et Dieudonné Niangouna. Cette forme en trio est nouvelle pour moi, qui plus est avec un musicien qui vient d’un autre univers, le blues et le rock. Au-delà de ces différences, nous avons trouvé une connivence, renforcée par la proximité du son de nos deux instruments.

Un dialogue entre des créativités qui se nourrissent l’une de l’autre.

Qu’est-ce qui vous porte vers ces formes hybrides ?

P.C. : Ce qui m’intéresse dans ces lectures, c’est de capter en musique, comme un photographe, le rythme de l’instant, dans un esprit de spectacle vivant où chaque représentation est unique. L’improvisation y est une composition éphémère qui se développe dans un dialogue entre des créativités qui se nourrissent l’une de l’autre, où chacun est à la fois musicien et comédien. La musique s’épanouit autour du texte à la manière d’un lierre qui entoure le tronc d’un arbre sans jamais l’étouffer. C’est aussi un moyen d’aller au-delà du public habituel de connaisseurs.

Comment développez-vous les échanges entre les répertoires et les pratiques ?

P.C. : Le premier exemple qui me vient est mon duo avec la contrebassiste Joëlle Léandre qui m’a libéré dans ma pratique de l’improvisation, et avec laquelle je prépare un cinquième album pour 2024. Et plus proche de nous, avec Fiesta Latina, que je reprends à Paris aux Invalides en mai avec le Quatuor Strada et le contrebassiste Yann Dubost, j’explore le cousinage avec le bandonéon et Piazzolla, dans l’esprit de la transcription, du côté des origines du tango et des milongas. Ce work in progress évolue au gré des effectifs : je le reprendrai cet automne avec l’Orchestre de Picardie, puis avec celui de l’Opéra de Limoges.

Quel rapport entretenez-vous avec la transcription ?

P.C. : Quand j’ai commencé, on n’en comprenait pas l’intérêt pour l’accordéon. Aujourd’hui, grâce à la reconnaissance des ressources de l’instrument, ce tabou a sauté parmi la jeune génération. Le déclencheur pour moi a été le travail avec Bernard Cavanna autour des lieder de Schubert.

L’accordéon a une couleur qui donne un goût spécifique dans l’orchestration.

Comment ce côté caméléon de l’accordéon se traduit-il dans les œuvres que vous créez ?

P.C. : Le double concerto Double Act de Donghoon Shin, que je vais jouer en Corée en avril et la saison prochaine avec l’Orchestre national de Bretagne, offre un magnifique exemple de cette identité double, dans une sonorité quasi fusionnelle et singulière avec le sheng, orgue à bouche chinois, et avec l’orchestre. L’accordéon a une couleur qui donne un goût spécifique dans l’orchestration, même si on ne l’isole pas, un peu comme dans une alchimie culinaire.

Peut-on voir votre festival Fort en musique comme un résumé de votre démarche artistique ?

P.C. : Après cinq premières éditions qui ont mis l’accent sur les liens entre texte et musique, nous offrons cette année un coup de projecteur sur les instruments rares et non conventionnels, avec un voyage parmi les traditions non-occidentales. Les concerts seront présentés par l’humoriste Alex Vizorek et seront enrichis par des échanges avec les artistes. Le but est d’encourager la curiosité du public, dans un partage inventif à rebours des grosses machines et des tournées clefs en main.

Propos recueillis par Gilles Charlassier

2022

Passages radios pour le festival Fort en Musique

3 juillet 8h40 : France Inter Le choix des festivals par Anna Sigalevitch

2 août 8h10 : France Bleu Belfort-Montbéliard

9 août 16h40 : France Bleu Alsace Thierry Calot invite Pascal Contet

10 août 8h10 : France Bleu Belfort-Montbéliard

11 août 8h10 : France Musique L’Agenda de l’été par Christophe Dilys

date non déterminés : Carte postale de Séverine Ferrer Suivez le guide par France Musique

12 août 8h10 : France Musique Le Tour de France des festivals par Gabrielle Oliveira-Guyon

12 août 9h10 : France Bleu Alsace Maxime invite Pascal Contet

12 août 18h10 : France Bleu Belfort-Montbéliard

13 août 8h10 : France Bleu Belfort-Montbéliard

Carte postale audio de Séverine Ferrer envoyée à France Musique, partenaire du festival Fort en Musique.

Les Traversées musicales de Noirlac – Classique mais pas Has Been, 18 juillet 2022

Est Républicain
Est Républicain

Retour sur…

Le festival 1001 Notes qui a réussi à se réinventer à la patinoire de Limoges

Cette fin juillet

Audace et inventivité caractérisent les artistes qui se sont produits lors la dernière édition du Festival 1001 Notes, qui s’est achevé ce samedi. Pour le plus grand bonheur du public, qui a été au rendez-vous des concerts maintenus.

Inutile de chercher à classer 1001 Notes. Ce festival est hors normes. Voilà ce qui fait son charme et sa force. Ancré dans une inspiration classique, il échappe vite à ce cadre, le déborde de manière foisonnante, en un florilège de mille et une notes propulsées dans notre modernité.

Magique, accessible

La spécificité de ce festival : réunir des musiciens qui, au-delà du brio, sont d’authentiques créateurs et créatrices. Et leurs créations musicales font entrer le public dans un monde magique et, de ce fait, accessible.

Une clôture autour de Juliette et Jean-Pierre Armanet

La soirée de clôture, ovationnée par le public, a été particulièrement magique… L’heureuse idée ici était celle du très inventif Albin de La Tour, directeur de 1001 Notes, qui signe un festival brillant et novateur dans sa conception moderniste du ”classique”. Cette idée était de réunir père et fille Armanet en compagnie d’une incroyable brochette de talents, venus interpréter les œuvres du compositeur.

La scénographie était belle. Les musiciens et musiciennes étaient conviés autour d’une table pour un festin de notes généreusement partagées. De Pascal Contet qui tire des sons stupéfiants et envoûtants de son accordéon, en passant par le duo Brady au violoncelle ou encore la pianiste Dana Ciocarlie tous ont joué les partitions de Jean-Pierre Armanet. Des incursions dans le répertoire (Rossini, Saint-Saëns) ajoutaient encore au brio de ce concert.

Quant à Juliette Armanet, elle n’a volé la vedette à personne, proposant avec délicatesse quelques-uns de ses tubes, avant un final en duo touchant avec son père.

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Thème par Anders Norén

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